PETROLE : Un secteur pas si terne que cela même si vide
de sens pour certains.
Signaux ETF Europe (OIL-FR) : Stratégique : Achat depuis le 04/10/2021
Tactique : Achat depuis le 13/09/2021
Signaux ETF USA (XOP-US) : Stratégique : Achat depuis le 27/09/2021
Tactique : Achat depuis le 02/09/2021
Titres à privilégier : Aker BP, Equinor, Lundin Energy, Cheniere Energy, OMV,
ConcoPhilips, Hess Midstream, Eni, Murphy Oil, Repsol, TotalEnergies, Baker
Hugues…
Titres à éviter : Neste Corporation, et China Tian Lun Gas
L’analyse du 21 avril (L’or noir sortira-t-il de l’ornière?) illustrait déjà l’ambivalence du secteur pétrolier, qui était agité de signaux contradictoires, entre le rebond aux USA, l’hésitation en Europe et le dynamisme du sous-jacent, avec des ETF WTI en signal très fort. La conclusion alors était : « S’il ne bout pas, le secteur commence à frémir ». Aujourd’hui, c’est nous qui frémissons devant une hausse dont on ne voit pas le bout.
La situation est à présent radicalement différente puisque nous avons la trinité des signaux top-down qui sont à l’achat : l’ETF WTI, l’ETF valeurs pétrolières US et l’ETF valeurs pétrolières européennes aussi bien en tactique qu’en stratégique. A ceci s’ajoute une liste de valeurs individuelles à l’achat toujours plus longue (au nombre de 36 dont TotalEnergies aujourd’hui) et plus rien ne s’oppose à refaire une note résolument optimiste pour les 8 mois qui viennent pour le secteur E&P global. Une dernière question se posera pour le secteur des services pétroliers qui a déjà donné le 24 septembre un signal d’achat tactique (pour les US).
Nous verrons si la séquence observée sur le E&P se répétera (le signal stratégique à l’achat a suivi de 20 jours environ le signal tactique à l’achat). En attendant Baker Hugues aux USA a donné aujourd’hui un nouveau signal stratégique à l’achat.
Une succession de signaux faibles depuis un mois et demi conduisirent le baril à rebondir fortement et la réunion de l’OPEC+ hier n’a fait qu’enterrer les espoirs de hausse de la production au-dessus des 400.000 barils attendus. Depuis les premiers signaux positifs sur le secteur aux USA, le marché avait adopté une première approche prudente en sélectionnant les dossiers midstream/pipeline/ distributeurs de LNG aux USA, dès le mois d’avril, qui a permis d’absorber une partie de la baisse du prix du baril au début de l’été. Cela avait été suivi par une hausse des dossiers pétrochimie, puis des valeurs d’E&P et enfin seulement depuis quelques jours par les services pétroliers. Une séquence tout à fait logique et suivie par les valeurs européennes avec quelques jours de décalage et un levier moindre. En Europe les groupes pétroliers sont plus avancés qu’ailleurs dans la transition énergétique, limitant de ce fait leur sensibilité au sous-jacent, tandis que les pressions fiscales restent plus fortes.
La thématique pipeline/ distribution de gaz faisait écho au retour à meilleure fortune des valeurs utilities des 2 côtés de l’Atlantique profitant des difficultés d’approvisionnement en tankers (rappelons-nous l’épisode cet été aux USA et l’arrêt du projet Keystone) ou multiplication des opérations de maintenance. Les questions sur la demande restent toujours autant d’actualité (appétit de la Chine pour reconstituer ses réserves, rebond de la demande indienne, rebond de la demande dans les pays industriels à la faveur de la réouverture de l’économie) mais l’analyse depuis un an a basculé sur l’offre : La cohésion, apparente, des pays membres de l’OPEC+ est un facteur conjoncturel à court terme, mais les vraies interrogations sont structurelles et concernent les niveaux de CAPEX futurs.
Qu’il s’agisse :
1) de la hausse des normes d’exploration pétrolières onshore ou off-shore,
2) des besoins de réduction des émissions de CO2 de tout nouveau puits (notamment en limitant le torchage),
3) de la hausse matérielle du coût de fabrication et d’exploitation d’un nouveau puits en liaison avec celle des autres matières premières (sable, eau, acier, ciment) et
4) des problèmes d’approvisionnement, l’offre de nouveaux volumes reste sous pression et à des coûts marginaux de production en hausse (notamment les coûts financiers avec des banques qui se détournent du secteur, laissant au marché obligataire high-yield le soin
de les remplacer).
=> Avec la financiarisation de l’économie pétrolière, et la baisse en parallèle de la bancarisation i.e. financement par des capitaux publics du secteur pétrolier dans les marchés émergents / MoyenOrient (voir le Venezuela, l’Algérie ou/et surtout l’introduction en bourse d’Aramco), le pétrole s’installe comme un actif financier à part entière, et non plus seulement comme une matière
première. Une illustration : la décorrélation récente du prix du baril avec le dollar. Au même titre en quelque sorte que les droits de CO2 qui demeurent cependant encore un marché administré qui cherche pourtant à s’émanciper.
=> Cette financiarisation du marché du pétrole qui a connu son paroxysme il y a un an et demi avec des prix à terme négatifs devrait continuer d’alimenter une hausse de la spéculation à la hausse, le marché restant en outre dans un scénario de hausse des taux longs et courts à la recherche d’actifs réels, fongibles, reconnus et dont les Gouvernements encourageraient la propriété dans un souci d’indépendance énergétique (en attendant que nous soyons suffisamment producteurs d’énergies renouvelables). L’exemple de la Chine encourageant la reconstitution de réserves pétrolières tout en tout en restreignant les échanges de crypto-monnaies illustre la priorité des régulateurs. L’implication dès lors de plus en plus forte des private equity et Hedge funds dans l’industrie pétrolière conduit les ROIC exigés pour les nouveaux investissements à être constamment relevés, réduisant l’offre et accentuant la valeur des actifs existants.
=> La génération de cash-flow et le rendement passent quasiment au second plan, considérant les montées de risques fiscaux et politiques, tandis que le financement en direct d’actifs permet un partage de valeur plus opaque et plus rentable.
=> Les déséquilibres dans le marché de l’offre de LNG ou d’électricité en Europe depuis un mois illustrent le manque de capacités marginales de distribution (dont l’épiphénomène sont les routiers en GB) alimentée par une baisse des CAPEX énergétiques conventionnels au profit du renouvelable depuis 10 ans. Longtemps excédentaire le marché de l’énergie en Europe comme aux USA doit trouver un nouveau prix d’équilibre avec des ressources hydrauliques sous pression, des programmes d’expansion des champs solaires et d’éoliens retardés sous la pression du public, et une pression croissante et inéluctable pour abandonner les capacités de production au charbon en Europe de l’Est et les réduire en Chine.
=> La hausse du LNG conduit par ricochet à reporter des CAPEX dans l’hydrogène gris.
Assez de points sur le pétrole, le marché va s’en gargariser dans les jours à venir. Considérant la période à laquelle ces problèmes subviennent, le risque est cependant que nous parlions de mois plutôt que de jours.
La plateforme Phiadvisor est depuis aujourd’hui de manière globale et sur tous les vecteurs d’investissements sans équivoque : Que ce soit de manière tactique ou stratégique les valeurs pétrolièresdoivent être surpondérées.
1) Les signaux tactiques à l’achat restent plus nombreux que les signaux stratégiques, le mouvement de hausse est tout aussi marqué en Europe qu’aux USA : voir dans cartographie les 48% de signaux stratégiques à l’achat en Europe vs 90% de signaux tactiques et les 49%/94% aux USA).
2) Sans surprise la séquence des derniers signaux tactiques est à la presque unanimité à l’achat, et quand ce n’est pas à l’achat c’est en sortie short : depuis le 27 septembre : 3 sorties short et 19 signaux à l’achat. A noter une seule Entrée short tactique (et vente stratégique) avec Neste corporation. Le mouton (or) noir de la cote.
a. Acheter les titres Enter Long, à l’achat tactique ET stratégique. Nous avons à présent l’embarras du choix avec 36 valeurs disponibles : Aker BP, Equinor, Lundin Energy, Cheniere Energy, OMV, ConocoPhilips, Hess Midstream, Eni, Murphy Oil, Repsol, TotalEnergies, Baker Hugues, etc……(liste complète disponible dans l’application Phiadvisor).
b. Vendre les valeurs à la Vente ou Entrée Short en stratégique ET tactique. Le choix est facile puisque limité à 2 valeurs: Neste Corporation et China Tian Lun Gas.
c. Être prêt à renforcer des valeurs qui semblent avoir terminé leur correction. Elles sont à l’achat tactique sans pour autant l’être (pour l’instant) en signal stratégique : Nustar Energy, Total Gabon, Philips66, Cairn Energy, Maurel & Prom, Petrofac, Galp, etc… Voir la suite de la liste dans le tableau ci-dessous.
En conclusion, le modèle Phi-Advisor a sans surprise respecté la philosophie de notre approche quantamentale : alors que nous sommes restés à l’achat sans discontinué sur la matière première pétrole (voir les notes asset allocation du 29 juin 2021 ou du 25 août 2021) depuis fin février, les valeurs ont pour beaucoup connu un faux départ au printemps à part quelques exceptions (Equinor par exemple qui reste à l’achat depuis mars). Le rebond depuis 3 semaines est beaucoup plus fort, plus homogène et large ; les fondamentaux des valeurs se sont améliorés aussi depuis les 2 dernières publications trimestrielles. Cette fois-ci il semble en outre être soutenu aussi par le secteur des services pétroliers et du charbon, ce qui n’était pas le cas il y a 6 mois. Le marché craint les conséquences d’une crise de l’énergie depuis quelques jours et les Gouvernements cherchent à en protéger les victimes. Il n’est donc pas encore trop tard pour remplir sa cuve de fioul pour cet hiver tout en renforçant son exposition valeurs pétrolières.
Nombre de valeurs en couverture : 89 (y compris 8 valeurs dans l’exploitation de charbon).
Nombre de signaux Stratégiques à l’Achat : 45 (50% vs 28% en mai)
Nombre de signaux Tactiques à l’Achat : 84 (94% vs 6% en mai)
Derniers signaux : TotalEnergies en Achat (04/10/2021), Baker Hugues en Achat (04/10/2021),
Repsol en Achat (01/10/2021), Occidental Petroleum en Achat (29/09/2021).
Laurent Dubois
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